Le 7 janvier au soir en apprenant la liste des morts chez Charlie Hebdo, les larmes se sont mises à couler : non pas que j'ai pleuré, pas de sanglots, juste des larmes qui ont coulé pratiquement non-stop jusqu'au lendemain soir. A ma compagne, étrangère, à qui aucun nom de ces 12 victimes ne dit rien, pas plus que celui de Charlie Hebdo, il a bien fallu expliquer ce qui frappait tellement chaque français, moi le premier (venue d'un pays qui a payé de plus de 800 morts sa lutte contre E.T.A., ou de 200 victimes l'attentat d'Atocha à Madrid, nos 12 victimes du 7 janvier 2015 provoquaient une vague d'émotion telle que l'examen comparatif pouvait comporter une part de mystère pour des yeux ibères) :
"Ils ont tiré sur le rire, ils ont essayé de tuer l'humour"
Vendredi 9 janvier, mon cerveau a repris du poil de la bête, et les larmes se sont arrêtées, en comprenant que Coulibaly à Montrouge, puis à Vincennes, c'était la suite d'une offensive plus complexe que le seul massacre de Charlie. L'intellect revint en mode guerrier : il fallait passer au-delà de l'émotion.
A la pause déjeuner, j'ai allumé la TV en face de mon repas pour suivre le journal de 13H, et là, stupeur devant l'heure de traitement médiatique à laquelle j'ai assisté. Quand les médias, y compris le service public, se mettent à oublier l'information pour faire de l'émotionnel à tous crins, notre société est presque définitivement foutue.
Pourquoi un point de vue si radical ? Parce que si les chaines d'info continue nous ont déjà habitué au pathétique, capable de tenir une journée d'antenne en suivant des taxis ramenant les joueurs de l'équipe de France de football à leurs domiciles parisiens après la pantalonnade sud-africaine, allant jusqu'à filmer Domenech tapant le digicode de son immeuble, je pouvais m'attendre à ce que TF1 (la chaîne qui "vend du temps de cerveau disponible à des annonceurs") fasse de même, mais pas la télévision payée avec mes impôts. Enfin si, je regarde les JT de France Télévision depuis pas mal d'années, mais pas à ce point espérais-je secrètement.
Et le 9 janvier, ce à quoi j'ai assisté était dramatiquement au-delà de toutes les limites de l'acceptable :
Lire la suite "Charlie Hebdo et Hypercacher: effondrement médiatique!" »